espace kugler - espace d'exposition
19, avenue de la jonction
1205 Genève - contact@espacekugler.ch

entre deux eaux

exposition du 29 juin au 9 juillet 2006

PASCALE FAVRE

 

Ouverture le jeudi 29 juin à 19h

Souvenirs masculun(s) pluriel(s)
Lectures et sons performés 20h
Laptop Thomas Schunke
SKR tom

montagnes (2005)

Entre deux eaux

Je dessine et fabrique des maquettes. Dans ce sens, je n’essaye pas de proposer quelque chose de nouveau. Soit je retranscris directement ce que mes yeux me donnent à voir, ce qui revient à prendre note des scènes qui se déroulent devant moi, de comprendre des architectures, ou encore d’observer et de s’étonner de la même manière qu’un voyageur peut le faire devant tout ce qu’il découvre, soit j’utilise le dessin et les maquettes comme des reconstructions possibles des souvenirs ou plus exactement des espaces et des lieux qui contiennent mes souvenirs. Comme si, encore plus que ma mémoire, c’étaient les espaces (architecturés et naturels) qui en conservaient les traces.
Si le souvenir est un thème qui m’est cher, ce n’est pas parce que j’éprouve de la nostalgie. Même s’il est vrai qu’oralement, il existe un plaisir réel (doux et aigre-doux) à les relater, les enjoliver, voir à les déformer par l’emprise du présent sur le vécu : c’est une joie fictionnelle qui se retrouve dans l’écriture.
Mais lorsque les espaces se reconstruisent sur le papier, sur les murs ou en volume avec du carton, c’est autre chose qui entre en jeu, même si au départ une phrase est là qui déclenche un souvenir et des pensées subsistantes. Ce qui m’importe encore plus que les histoires que je convoque, c’est l’ensemble d’un état des lieux et des choses.
Et cet état n’est pas seulement un émerveillement de ce qui resurgit, car il s’agit aussi d’un constat de l’oubli. Une manière de se désemparer du souvenir avec cette impression de ne dire presque rien ou alors de redire toujours les mêmes choses.

Ça paraît presque trop simple et, à première vue, très éloigné de nos esprits complexes.
Que faut-il chercher à comprendre ou à voir ? À quels desseins ?
S’il subsiste si peu de choses, si le trait est à ce point hésitant qu’on ne sache plus très bien où il a commencé et où il se termine, si les maquettes sont en reconstructions autant qu’en déconstructions, c’est peut-être que se dessine-là une chose simple qui ne cherche pas les effets mais qui parle plus de l’équilibre fragile dans lequel nous sommes jetés.

« Quand j’ouvre les yeux, j’observe que je suis tout petit dans l’univers ; quand je ferme les yeux, je me rends compte que j’ai l’univers en moi » Inayat Khan

Le dessin de mémoire est une possibilité de faire entrer en résonance deux mondes. Faire vivre et accorder monde visible et monde suprasensible. Une manière d’être « hors », hors-jeu, hors champ, hors d’atteinte tout en se concentrant à l’intérieur. Tour à tour, dévoiler les images mentales, sortir du monde phénoménal et revenir vers soi.
Même si les espaces que je reconstruis relatent de rencontres ou de pérégrinations, il ne s’agit jamais de chronique. L’espace demeure, mais le temps perd de sa précision, ou s’abolit simplement. Les présences sont flottantes comme les pensées. À l’image de certains de mes dessins, que je retrouve après une longue période sans les avoir revus et dont je n’identifie plus les lieux, me fait dire que : « c’était ici…ou peut-être ailleurs ». Le souvenir du souvenir s’évapore, il s’échappe maintenant, mais il reviendra peut-être car le Réel est toujours une connexion entre le passé et le présent.

Il plane encore cette incertitude d’avoir été là, ou d’avoir vécu cela, car aucun personnage n’est là pour en témoigner. Ils se sont aussi absentés. C’est l’état même du suspens. Et, encore plus que des souvenirs, ce sont des « à- venir » qui se dessinent. Que je montre la ville ou le désert, le plein ou le vide, la solitude avec soi ou avec les autres, mon travail figure toujours d’un équilibre fragile mais vital.Entre deux eaux comme Entre ciel et terre. Entre un état des choses et un autre. Îles (mémoires naturelles du souvenir) et isthmes surgissant de l’eau ou flottement entre ciel et terre. Regarder depuis la terre de gauche à droite et de droite à gauche. Déplacer son regard latéralement, voir la vie qui se déroule. Puis regarder de bas en haut et de haut en bas :vertige de l’entre deux vertical.
La Jonction, lieu d’un entre deux, où l’on se sent irrémédiablement saisi par deux courants différents, euphorisants et inquiétants à la fois.

Pascale Favre 14.06.06

 

34 secondes par image 125 dessins sur papier, Villa Bernasconi, 2006

Théâtre de mémoire

 

Pascale Favre développe un travail de mémoire, elle met en œuvre et traduit ses souvenirs par l’écriture, le dessin et plus rarement des maquettes. Architecte d’intérieur, diplômée de l’école des arts décoratifs de Genève, elle a réhabilité des bâtiments agricoles en Allemagne et dans le canton de Vaud avant de rentrer à l’école des Beaux-arts. Elle garde de cette première formation un attachement pour l’architecture, l’agencement et la partition de l’espace et des savoir-faire, dont elle nourrit son travail artistique.

Elle sait décrire le bâti avec justesse, assembler et articuler différents points de vue dans une même feuille ou construire des maquettes. Cependant ses croquis, épures et volumes ne sont ni des projets à venir, ni des constructions imaginaires. Si elle travaille sur les intérieurs c’est bien du temps et de la mémoire dont elle se préoccupe.
Ses souvenirs et l’écriture sont aux fondements de tous ses travaux. Pascale Favre représente des lieux qu’elle a arpenté et où elle a fait des rencontres. Ici elle a dansé ; là sont rassemblés, recomposés et organisés sur la même page différents endroits parcourus avec une même personne…

Elle travaille par association d’idées et ses dessins procèdent de l’écriture. Les mots activent la mémoire et l’épuisent, appellent, rapprochent et fixent les souvenirs. Au fil des images mentales, elle reconstitue par bribes, avec ses manques et ses saillies une vision subjective de la réalité passée. Ses textes sont soit directement publiés, soit dessinés sur papier ou à même le mur. Elle ne laisse alors généralement que quelques mots ou une phrase en forme de titre qui précise l’ambiance.
L’architecture, les volumes intérieurs et quelques objets constituent de fragiles indices qui permettent de situer les lieux où Pascale Favre a fait des rencontres. Paradoxalement et avec pudeur, elle ne met en perspective et en scène que l’espace, jamais aucun personnage n’est représenté, ils apparaissent en creux. Ils ont été là, il n’y sont plus, se sont absentés pour mieux nous céder leurs places.

Claude-Hubert Tatot

not si secret anymore

Deux vidéo en format quicktime à télécharger :

 

egypte air

isthmes

 

CV PascalE FavrE (1970)

Ecole supérieure des Beaux-arts de Genève, ESBA 2002
Ecole supérieure des Arts appliquées de Genève ESAA 1994

1er prix ex-aequo, Concours du Fonds Cantonal d’Art Contemporain, FCAC 2002
Résidence et atelier de Shabramant, Le Caire 2004, FMAC et CVSC
Membre du collectif Airbag (2001-2003)

Expositions personnelles

-Entre deux eaux, Espace K, Ancienne Usine Kugler, Genève 2006
-Là où il se brodait qqch derrière la fenêtre, Milkshake agency, Genève, 2005
-Les heures chaudes, Salle Crosnier du Palais de l’Athénée, Genève, 2004

Expositions collectives

-Mémoire et oubli, Villa Bernasconi, Lancy, 2006
-Soupirations, Villa du Parc, Annemasse, 2005
-Mon si secret jardin, Villa Dutoit, Genève, 2005
-In a furnished flat in Cairo, Le Caire, 2004
-Two single rooms, Hôtel Nile Cairo, Le Caire, 2004
-Retour d’Egypte, UAC, BFSH2 Lausanne, 2004
-Vivre sa vie, Halles de l’île, Genève, 2004
-Lecture à vue, In diesen Zeiten, c’est le moment, Pasquart, Bienne, 2003
-Une vie de chien, Lasko, BH9, ESBA, Genève, 2003
-Galerie Edward Mitterrand, Genève, 2003
- Au tour d’Attitudes, E la nave va, Attitudes espace d’arts contemporains, Genève, 2002
-Là où j’ai vu le désert, Galerie Foëx, invitation à une jeune artiste, Genève, 2002
-Première annale d’art contemporain, Ancienne Usine Kugler, Genève, 2002
-Le virtuel et l’illusion (Airbag), Villa Bernasconi, Lancy, 2002
-Airbag, Le partage des lieux, Salle Crosnier du Palais de l’Athénée, Genève, 2001Film
L’anti…chambre, 20’ , Patricia Bopp co-réalisatrice, Genève, 2003

Festivals vidéos

-Egypte air, Slide show, Festival Black movie, Genève 2005
-A7/A9 (77-01) Festival videoex, Zürich 2003
-10ème BIM, sélection ESBA, Saint-Gervais, Genève 2003

Nouvelles, Textes

-va m’cacher in la revue Tissu n°2, 2005
-Planète Caire in Retour d’Egypte, éditions Art&Fiction, Lausanne 2004
-Les heures chaudes, cahier n°153 de la Classe des Beaux-arts, 2004
-de Nuit, éditions Art&Fiction, Lausanne 2003
-Un petit Tour, mémoire ESBA, Genève 2002
-Nouvelle Collection in Revue Airbag n°1, Genève 2002
- Startine dans la revue START 1 et 2 (3 à venir), revue d’arts contemporains pour les enfants
www.start-online.ch

Concerts-Performances

-Radio on, www.surinternet.org Performance avec Thomas Schunke, Paris, 2006WASISTDAS ?
Gabriel Farine (guitare et voix)
Pascale Favre (flûtes et voix)
Thomas Schunke (guitare et voix). -SIP, Genève 26.11.2005
-Milkshake Agency, Genève 18.12.2005
-Espace K, Ancienne Usine Kugler, Genève 26.01.2006
-Fête de la musique, Auriculaire Circus, Genève 16.06.2006
-Fête de la musique, Art&Fiction Lausanne, 21.06.2006

Prochain événement avec WASISTDAS ? concerts de musique improvisée et expérimentale : 2 juillet 2006 à la villa Bernasconi, Genève

Contacts : PascalE FavrE 9 rue de la Tour-Maîtresse CH-1204 Genève
+41 79 387 96 66 /// +41 22 786 39 38 /// email : pascale_favre@bluewin.ch
Atelier : Milkhake agency 24, rue de Montbrillant CH-1202 Genève

 

Lecture à vue Walldrawing, Pasquart Bienne 2003

 

fragments1.jpg où ça se déposait, ici ou ailleurs

 

scories aigres-douces walldrawing, Villa Bernasconi 2006

isthmes maquettes et dessins, Villa Duparc 2005

 

Là où il se brodait qqch Broderie sur tissu, Milkshake agency 2005